Dans la continuité des décisions de la réunion plénière de la Commission Fédérale d’Activité Plongée de décembre 2009, la FSGT Plongée a adopté la normalisation de ses brevets avec les normes de plongée internationales.
Cette avancée, sans précédant dans le monde de la plongée en France, répond à une double demande de nos adhérents, une plongée loisir ouverte à tous, et une reconnaissance accrue de nos brevets FSGT Plongée à l’étranger, par l’ancrage de ces brevets à une plateforme commune.
Cette mise aux normes permet désormais à tout les plongeurs FSGT d’être reconnus à l’étranger via le standard mondial International Standard Organisation (ISO), sans modifier leurs prérogatives actuelles en France.
Ainsi, les cartes brevets FSGT porteront la mention « Conforme aux normes ISO ».
A l’inverse, les plongeurs certifiés ISO non reconnus par le code du sport pourront facilement – via des modules complémentaires – obtenir des diplômes FSGT conformes au Code du Sport partant d’une plateforme commune mondialement reconnue et partagée par la FSGT Plongée.
Mais en pratique, qu’est-ce qui change ?
Réforme & Normalisation
Cette réforme globale de notre cursus de formation a pour objectif de mettre les brevets FSGT de plongée à l’air en conformité avec les normes internationales (ISO et EN).
Notons que les normes européennes (EN) ont été publiées par l’Agence Française de Normalisation AFNOR, dans la collection française et sont donc devenues des normes françaises depuis août 2007.
Ces normes françaises ne sont pas obligatoires et ne se substituent donc pas au Code du Sport.
Notre réforme des conditions de formation s’est donc faite dans le respect des exigences minimales imposées par le Code du Sport (articles A.322-71 et suivants plus Manuel de formation technique de la FFESSM) et de celles imposées par les normes NF-EN 14153 (brevets plongeurs) et NF-EN 14413 (brevets moniteurs) qui ne sont pas contradictoires.
Il est essentiel de comprendre que les normes ne sont ni des cursus de formation ni des standards.
Ce sont des conditions minimales à respecter pour qu’un organisme de formation puisse élaborer ses propres brevets en garantissant aux pratiquants un minimum de sécurité et de compétences à l’issu de la formation.
Par conséquent, dans cette logique de normalisation nos brevets n’ont pas l’obligation de coller stricto sensu aux conditions des normes mais de ne pas être en dessous. Un peu comme le Code du Sport, les normes ne constituent pas des exigences globales mais des exigences minimales.
Nos brevets doivent donc correspondre à ces deux ensembles de minimas qui ne sont pas exactement similaires. Sur certaines conditions de pratique les normes peuvent être moins exigeantes que les minimas du Code du Sport ; dans ce cas, nous n’avons rien changé à nos brevets qui étaient déjà conformes au Code du Sport.
A l’inverse, il y a des minimas des normes qui sont plus exigeants que ceux du Code du Sport, d’où les modifications que nous avons effectuées sur nos brevets.
Quelles sont les modifications majeures ?
Plongeur niveau 1 – Plongeur encadré
Les P1 sont formés pour plonger dans les conditions suivantes :
- avec une sécurité surface,
- dans des conditions identiques ou meilleures que celles de leur formation,
- avec un octopus (second deuxième étage).
Organisation des formations
- avec un octopus et une sécurité surface,
- certains thèmes de la théorie doivent être validés avant les plongées en Espace Aquatique Ouvert (EAO, milieu non protégé au-delà de 6m),
- les capacités techniques doivent être validées en Espace Aquatique Restreint (EAR, milieu protégé) avant d’être mises en œuvre dans l’EAO),
- le retrait du masque est imposé en EAR et en EAO seul le vidage est demandé,
- les épreuves relatives à la gestion d’une panne d’air sont renommées,
- les E1 et E2 peuvent continuer à encadrer comme avant mais la plongée EAR imposée par les normes doit être assurée par un E2 au minimum et les 2 plongées de certification en EAO doivent être assurées par un E3 ou un E2 supervisé par un E3 ;
Plongeur niveau 2 – PA20 + PE40
Les P2 sont formés pour plonger dans les conditions suivantes :
- avec une sécurité surface,
- dans des conditions identiques ou meilleures que celles de leur formation,
- sans palier de décompression en autonomie.
Organisation des formations
- avec une sécurité surface,
- une initiation à la Réanimation Cardio Pulmonaire (RCP) et à l’oxygénothérapie est demandée dans le module théorie et équipement,
- les 4 plongées minimales de certification en EAO sont encadrées par un moniteur E3 ou par un E2 supervisé par un E3.
Plongeur niveau 4 – Guide de palanquée
- Le nombre minimal de plongées a été augmenté. Les normes obligent 40 plongées après la PA20 pour certifier un guide de palanquée dont 30 « exigeantes » ou profondes. Par conséquent, il faut désormais 60 plongées au minimum pour valider le P4 FSGT.
- La théorie est complétée par l’épreuve 21 qui porte sur l’orientation (sans et avec instruments) et la diversité des conditions d’exploration.
Prérogatives des initiateurs et aspirants
La filière de formation des moniteurs est confirmée avec 4 niveaux. La formation des deux premiers niveaux peut être simultanée mais chaque niveau doit faire l’objet d’un stage pédagogique spécifique. Les E1 et les E2 gardent leurs prérogatives de Directeur de Plongée et d’enseignant. Toutefois, 2 plongées de la formation P1 et 5 de la formation P2 devront être supervisées par un E3 présent sur site. Notons que la formation pour obtenir le E2 FSGT (aspirant moniteur) cible des compétences pédagogiques supérieures à celle de l’assistant moniteur de la norme (moniteur 1). Par conséquent, il est compréhensible que les E2 FSGT soient reconnus comme des enseignants en milieu ouvert puisque leurs compétences pédagogiques sont comparables à celles des moniteurs de la norme (moniteurs 2). La seule raison qui explique que les E2 FSGT soient normalisés comme des assistants moniteurs réside de la fait que les E2 FSGT n’ont pas la compétence de diriger des plongées d’enseignement en milieu ouvert. C’est pour cela qu’ils doivent étre supervisés par un E3 présent sur site et qui va assumer cette fonction de DP.
Les E2 seuls ne peuvent plus certifier des P1 et P2. Cette compétence doit être assumée par un moniteur E3.
Une notion nouvelle : conditions identiques ou meilleures que celles dans lesquelles la formation s’est effectuée
Globalement, les normes définissent les exigences minimales d’une formation en identifiant un niveau de compétences à l’issu de la formation. Contrairement à une approche techniciste, la notion de compétence renvoie à la capacité de réagir efficacement dans un certain contexte. Comme dans beaucoup d’activités de pleine nature, des savoir-faire maitrisés dans un contexte ne le sont pas forcément dans un contexte différent ou plus exigent. Ainsi, les normes ciblent des compétences si les plongées s’effectuent « dans des conditions identiques ou meilleures que celles dans lesquelles la formation s’est effectuée ».
Un plongeur formé en lagon peut donc venir plonger dans la Manche car la référence réglementaire reste le Code du Sport. Toutefois, l’esprit des normes et du bon sens veut que ce plongeur complète sa formation par un enrichissement de son expérience afin d’affiner ses savoir-faire au nouveau contexte plus exigent. Il ne s’agit pas d’une formation standardisée avec de nouveaux savoir-faire formalisés, mais bien d’un complément ou d’un enrichissement de l’expérience.
C’est à chaque Directeur de Plongée de juger si la formation et l’expérience d’un plongeur le rend compétent dans un certain contexte. Plus le décalage est important et plus il est souhaitable que l’enrichissement de l’expérience soit encadré par un moniteur. Un E2 FSGT ayant une formation pédagogique en milieu ouvert peut-être considéré dans ce cas comme un moniteur. Toujours dans cette logique de complément d’expérience, la FSGT intègre dans son système de formation des CERTIFICATS DE SPECIALITE qui permettront aux plongeurs d’appréhender de nouveaux contextes de pratique et confirmer leurs savoir-faire.
Une avancée sans précédent
L’ancrage des brevets FSGT Plongée sur la plateforme des standards de la plongée mondiale va bien au-delà des habituelles passerelles par niveau de plongeur décidées de gré à gré entre fédérations et organismes.
On va ainsi d’une logique de passerelles vers une logique de complémentarité.
Cette normalisation jette les ponts entre la FSGT et les plus grandes écoles de plongée mondiales via les standards ISO. Ceci sans pour autant favoriser ou défavoriser une école ou un organisme plutôt qu’un autre, ou modifier la philosophie de la plongée « à la française » (espaces de plongée lointain et sub-lointain, plongée avec décompression).
Elle permet ainsi aux plongeurs FSGT d’être reconnus à l’étranger sur une base commune, dans le respect des législations nationales.
A l’inverse, pour les plongeurs détenteurs d’un brevet issu d’un organisme hors Ecole Française de Plongée mais normé ISO, même s’ils ne sont pas encore reconnus par notre Code du Sport (hormis procédure de certificat de compétence) ils trouveront dans toutes les structures FSGT, des modules complémentaires pour accéder aux brevets FSGT conforme à notre Code du Sport.
Ainsi, à partir d’un socle international commun, et sans changer notre plongée « à la française », la Plongée FSGT s’inscrit plus que jamais dans un objectif de plongée loisir accessible à tous.
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